Buk et les Beats – Jean-François Duval [1998]

Livre étrange. La première partie est un essai sur les beats où il est notamment question de Kerouac, Ginsberg, Burroughs et Neal Cassady. Ce n’est pas inintéressant —au contraire— mais on peut se demander ce que ça vient faire dans un livre sur Bukowski, lui qui s’est toujours dissocié de ce courant littéraire.

En fait Bukowski a souvent dénigré les Beats. Dans le Journal d’un vieux dégueulasse, il traite d’ailleurs Burroughs de « pédale molle et d’abominable lécheur de verrues ». J-F Duval essaie de nous convaincre que Bukowski ne voulait pas vraiment dénigrer les Beats mais sa rhétorique est faible.

La seconde partie du livre consiste en une entrevue entre J-F Duval et Bukowski. Et là, c’est parfait ! Il s’agit d’une des meilleures entrevues de Bukowski que j’ai lue. Sa langue est parfaitement déliée cette nuit-là. Bukowski se révèle plus aimable et surtout bien plus cultivé que ce à quoi il nous a habitués dans ses livres. Ce moment magique méritait d’être retranscrit sur papier. En fait, le livre aurait dû à mon avis se limiter à cette entrevue mais ç’aurait sans doute été un peu trop mince pour l’éditeur, d’où l’essai du début. À noter, nombre de photographies de Bukowski et de sa femme Linda.

© Alain Cliche, 2010.

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