Sick City — Tony O’Neill [2011]

Chaos et désolation au pays du rêve perpétuel. Des accros font un séjour dans une réputée clinique pour se sevrer de leur dépendance aux narcotiques. Cette clinique est tenue par un médecin qui personnifie le rêve hollywoodien mais qui en réalité ne vaut pas mieux que les camés qu’il traite.

De nombreuses intrigues s’entrecroisent et dans chacune, c’est toujours le même truc. Des humains misérables se défoncent faute de pouvoir endurer une société pervertie par la tyrannie de l’apparence. Une des intrigues concerne un film tourné lors d’un party chez Sharon Tate dans les années 1960, une orgie sexuelle captée sur 16 mm. Ce film aurait été récupéré par un policier qui meurt au début du roman. Le gigolo qu’il entretenait récupère le film et cet objet devient le Saint Graal de l’histoire. L’idée est intéressante.

Sick City est bien écrit et les intrigues s’entrecroisent de façon habile. Au début, on est un peu mêlé par le foisonnement de personnages mais à mesure qu’on progresse dans le livre, certains meurent et on s’y retrouve plus facilement. La finale est si saturée de clichés hollywoodiens qu’il faudrait la filmer à plusieurs caméras pour la rendre intégralement. On y sent bien le montage blockbuster et cette surenchère de sensationnalisme. Intéressant et rigolo par endroit mais un peu mince en terme de sous-texte. Au-delà du cynisme et de la dépravation, le récit est sans pénétration d’où une certaine lassitude à la longue.

© Alain Cliche, 2012.

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